David Bowie Médiathèque de Tassin vendredi 8 janvier 2021 Aucun commentaire

 


David Bowie est sans aucun doute l'un des artistes les plus importants....

Ses expérimentations, ses esthétiques, ses sons et ses personnages ont eu une importance incroyable sur le monde musical de ces 50 dernières années. Son influence, tant sur le monde du rock que sur les expérimentations et les visuels, est immense. Cela fait cinq ans qu’il nous a quitté et qu’il a laissé tous ses fans orphelins… 

Revenons sur quelques moments choisis de la carrière de ce grand artiste.


David Bowie est né le 8 janvier 1947 et s’est éteint le 10 janvier 2016. Très vite passionné par différentes formes d’art, il publie son premier album éponyme en 1967. Suivront 24 albums studio, 10 albums live et plus de 120 singles. Tous possédant leur univers, leur spécificité, leur son… bref, leur identité. Il ne s’agit pas avec ce papier de revenir sur toute la discographie de l’artiste, mais de souligner quelques moments majeurs.



C'est en campant le personnage de Ziggy Stardust lors de la tournée éponyme, à partir de février 1972, que la carrière musicale de David Bowie décolle. Accompagné des Spiders from Mars, Bowie apparaît sur scène les cheveux teints en rouge, artistiquement maquillé et vêtu de costumes spectaculaires, jouant de sa silhouette androgyne : il est Ziggy Stardust, un extraterrestre venu sur Terre pour devenir une star du rock.
 
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The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (RCA, 1972)
 
Cinquième album de Bowie, "The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars", souvent abrégé "Ziggy Stradust", est sans nul doute devenu iconique, tant pour la carrière de Bowie que pour l'histoire du rock. En effet, l'album, mêlant plusieurs styles, de la pop au hard rock, marque le succès explosif de Bowie, a tel point que ses précédents albums, jusque là boudés, sont réédités pour satisfaire la demande du public. Enfin, l'album est considéré comme pilier fondateur du courant glam rock aux côtés du groupe de Marc Bolan, T. Rex.

Notre titre préféré : "Starman"

Comment Ziggy Stardust a influencé le make up
 
Aladdin Sane (RCA, 1973)
 
Après son succès éclatant au Royaume-Uni, Bowie part à la conquête des Etats-Unis, pays qui le fait rêver depuis son enfance. Le public américain le recevra de façon très mitigée : s'il triomphe dans les villes du Nord, l'ambiguïté sexuelle de Ziggy dérange dans les villes du Sud. Si cette tournée n'a pas fait de Bowie une star aux Etats-Unis, elle lui inspire un nouvel album : "Aladdin Sane", qu'il décrit plus tard comme "Ziggy Stardust en Amérique".
 
Bowie enregistre de nouveau avec les Spiders from Mars, ainsi que d'autres musiciens. "Aladdin Sane", sorti en avril 1973, s'inscrit dans la lignée glam rock de "Ziggy Stardust", les sonorités de ce nouvel album étant toutefois plus dures, plus aggresives que dans le précédent album. Les thèmes abordés sont plus sombres, plus crus aussi parfois. Et, toujours, une esthétique visuelle soignée, qui fera de cette jaquette une des plus connues de Bowie : une photographie le représentant en buste, torse nu, un mullet rouge, un éclair bleu et rouge zébrant son visage.

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Le succès bat son plein : "Aladdin Sane" est en tête des ventes au Royaume-Uni, Bowie se produit à l'internationale, il collabore même avec Lou Reed et Iggy Pop, ses idoles, sur l'enregistrement et la production de leurs albums respectifs "Transformer" (1972) et "Raw Power" (1973). Les concerts sont de plus en plus spectaculaires : Ziggy se comporte de manière exhubérante, voire carrément lubrique, mais David éprouve des difficultés à dissocier son identité de ce double fantasmagorique.
 
Et puis cette annonce, le 3 juillet 1973, de Bowie en personne, à l'occasion de sa fin de tournée : "c'est non seulement le dernier concert de la tournée, mais c'est aussi le tout dernier que nous ferons". Beaucoup entendent dans ces mots le retrait de Bowie de la scène musicale actuelle, mais c'est finalement le personnage de Ziggy Stardust qui disparaît.

Pin Ups (RCA, 1973)

Fin 1973, Bowie sort un album de reprises de chansons des années 1960, "Pin Ups", enregistré sans les Spiders from Mars, qui n'existent plus. L'accueil du public est une nouvelle fois chaleureux, alors que les critiques débattent de l'interprétation glam rock des titres repris. Il s'agit d'ailleurs du dernier album de Bowie aux sonorités glam rock, puisque ses prochains albums évolueront vers la soul et le funk, sous l'apparence d'un nouveau personnage, le Thin White Duke, de 1974 à 1976.

Notre titre préféré : "See Emily Play"
 
 
David Bowie en Thin White Duke, 1976-1977


En 1976, Bowie a besoin d’une crise créatrice, seule apte à le sortir de la peau du junkie qu’il est devenu. Il a passé son année 1975 à zoner en voiture avec Iggy Pop à la recherche de dope, toujours plus de dope, dans la cité des anges à qui on a coupé les ailes. Son album "Young Americans" (où l'on trouve son premier numéro 1 des charts américains, "Fame"), plus encore qu’"Aladdin Sane", a fait de lui une star incontestable aux Etats-Unis, où il vit depuis 1974.

De gauche à droite: le producteur Tony Visconti, le guitariste Robert Fripp, David Bowie et Brian Eno au Studio Hansa de Berlin, pendant les sessions d'enregistrement de "Heroes" en 1977


Entre 1977 et 1979, il séjourne plusieurs années à Berlin. Il y trouve un refuge, loin des tentations d’addiction et des rencontres superficielles et parfois dangereuses du show-business. Cela laisse la place à une certaine liberté, et beaucoup d’explorations créatives.

Cette période fut très fructueuse puisqu’elle lui permit de sortir 3 albums, considérés parmi ses meilleurs par ses fans mais aussi par le monde musical professionnel. "Low", "Heroes" et "Lodger" composent ce que l'on a appelé plus tard la trilogie berlinoise du grand David Bowie, où il se risque même parfois à chanter en allemand !


Low (RCA, 1977)

Sorti en 1977 mais enregistré en partie en France avant d'être mixé à Berlin. Tony Visconti déclarait que le titre faisait référence aux humeurs de l'époque de Bowie, pas très en forme après avoir quitté Los Angeles pour échapper à la cocaïne et à un entourage encombrant. Le disque est influencé par les sonorités de groupes allemands comme Kraftwerk et Neu!. Un album pas très bien accueilli à l'époque.

Notre titre préféré : "Sound & vision"




Heroes (RCA, 1977)

Brian Eno épaule David Bowie sur le deuxième disque de la trilogie berlinoise, seulement 10 mois après le précédent. Enregistré à Berlin, dans le studio Hansa, le tube du même nom raconte l'histoire d'amants à l'ombre du Mur. La critique est beaucoup plus dithyrambique.

Notre titre préféré : "Heroes"

Bowie à Berlin en février 1978



Lodger (RCA, 1979)

Aujourd'hui considéré comme un des disques les plus sous-estimés de Bowie, le dernier volet du triptyque est un échec commercial. Enregistré en partie en Suisse, il marque surtout la fin houleuse de la collaboration entre le chanteur et Brian Eno dont les techniques de production ne plaisent pas.

Notre titre préféré : "Boys keep swinging"


Et pour aller plus loin, découvrez ce passionnant podcast consacré à cette période durant laquelle Bowie acquiert une liberté artistique inédite grâce à l'approche anticonformiste de l'ex-Roxy Music & futur géniteur du courant musical ambient, Brian Eno. Ils ne le savent pas encore, mais leur travail aboutira à la naissance d'un nouveau courant musical : la New Wave.





The Next Day (ISO, 2013)

C’est sans aucune publicité préalable que sort « The Next Day » en 2013, 10 ans après « Reality ». Le succès est immédiat et la réutilisation de la pochette de « Heroes » marque d’emblée une nouvelle direction conceptuelle pour Bowie. L’album déroule un rock aux influences variées, comme l’artiste a l’habitude de faire : à la fois nostalgique, pop, voire punk originel ; des tempos lents aux rapides ; un aspect rétro et intimiste indéniable : voilà la cuvée 2013 de Bowie.




A noter que l’artiste restera particulièrement discret et ne donnera quasiment aucune interview et aucun concert… 


Blackstar (ISO, 2016)

C’est trois ans après que sort, une nouvelle fois sans aucune annonce préalable, le dernier album de l’artiste, « Blackstar » (★). Cette fois-ci, Bowie se sait condamné par le cancer et donne tout… Le résultat ? Un bijou d’honnêteté, de fragilité et de nostalgie… Se servant abondamment de sonorités jazz, rock gothique, art rock ou ambient, l’artiste va une nouvelle fois repousser les limites (s’il y en avait ?) de son art pour offrir au monde un album hybride, nocturne, frais et profondément expérimental.



 

C’est le titre fleuve "Blackstar" et son incroyable durée (quasiment 10 minutes) qui ouvre l’album et pose les bases de cet étrange voyage contemplatif. Le clip qui l’accompagne donne tout de suite l’esthétique vers laquelle veut nous diriger Bowie et ce sont des teintes obscures qui se rependent, se joignant à une parabole morbide où s’entremêlent nostalgie, mort et idole. L’album est incroyable tant par sa structure extrêmement variée, que par son fond et son esthétique. « ★ » devient un adieu, un champ du cygne d’un des plus grands artistes de tous les temps et l’écouter désormais donne vraiment l’impression que Bowie s’est installé dans les étoiles et qu’il nous regarde toujours apprécier sa musique… Une conclusion parfaite pour ce Grand.

 






David Bowie, en plus des rôles qu’il jouait sur scène ou dans ses albums, était également acteur à ses heures perdues.  Ainsi, de 1976 à 2009, il a tourné avec différents metteurs en scène et réalisateurs : de Nicolas Roeg avec L’homme qui venait d’ailleurs (1976), à Christopher Nolan avec le magnifique Le Prestige (2006) en passant par Tony Scott avec le gothique Les Prédateurs (1983). 

David Bowie était donc bien un artiste complet.




Proposée par Nicolas Martin & France Culture, cette Grande Traversée propose, à travers un panorama musical, de se replonger à la source du génie de Bowie : dans sa musique, précisément.









Le 3 juillet 1973, à l'issue d'un show aux allures de messe décadente, David Bowie annonce à ses fans stupéfaits la retraite anticipée de Ziggy Stardust. 
Un concert mythique filmé par D.A. Pennebaker, le pionnier du "cinéma direct", décédé le 1er août 2019.


         

Le 3 juillet 1973, au Hammersmith Odeon de Londres. Dans les loges, David Bowie se métamorphose une dernière fois en Ziggy Stardust, ange sexy, androgyne futuriste, diva kitsch dont les jambes nues font grimper les jeunes filles (et les autres) au rideau. 


Sur scène, la star la plus glam enchaîne ses standards : "Space Oddity", "Suffragette City", "Rock'n'roll Suicide"… Il changera trois fois de parure au cours de la soirée, son guitariste Mick Ronson (avec qui il mimera quelques scènes de luttes sado-maso) maintenant la salle à température ambiante pendant que l'artiste disparaît en coulisses.

Pour son ultime apparition, David "Ziggy" Bowie n'a rien laissé au hasard : le show touche à la perfection. Remixé vingt ans après sa sortie par Tony Visconti, le producteur légendaire de l'album Heroes, le film de Pennebaker, chantre du "cinéma direct", consacre le chanteur au top de la première étape de sa carrière. Sous les paillettes, un génie du rock !






Enfin, venez découvrir l'univers de David Bowie dans les bacs de la MédiaLune, en cliquant sur l'image ci-dessous :



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