Charlie Watts Médiathèque de Tassin mercredi 25 août 2021 Aucun commentaire

 


Maître rythmique du groupe anglais depuis 1963, ce rockeur passionné de jazz vient de...


... s'éteindre à Londres à l'âge de 80 ans.



C'est une légende qui vient de disparaitre. Le batteur des Rolling Stones, Charlie Watts, est mort à l'âge de 80 ans dans un hôpital londonien, a annoncé ce mardi son agent Bernard Doherty. "C'est avec une tristesse immense que nous annonçons le décès de notre bien aimé Charlie Watts. Il s'est éteint paisiblement dans un hôpital de Londres aujourd'hui, entouré de sa famille", a-t-il déclaré dans un communiqué. Durant près d'un demi-siècle, le musicien britannique était resté l'imperturbable métronome du groupe tout en nourrissant avec constance une véritable passion pour le jazz. Au début du mois d'août déjà, son agent avait averti qu'il manquerait la prochaine tournée américaine du groupe à l'automne après avoir subi "une intervention".



Avec son visage impassible et son talent unanimement reconnu en matière de rythmique binaire, Charlie Watts offrait sur scène le parfait contrepoint aux déhanchements frénétiques de Mick Jagger et aux pitreries électriques des guitaristes Keith Richards et Ronnie Wood. Et pendant que ses amis multipliaient "les divorces, les addictions, les arrestations et les folles engueulades", selon un inventaire dressé par le Mirror, Watts le taiseux passait une vie sereine aux côtés de Shirley Shepherd, sa femme depuis 50 ans, et leur fille Seraphina, dans leur haras pour pur-sangs arabes du Devon en Angleterre. "Pendant cinquante années de chaos, le batteur Charlie Watts a représenté le calme au milieu de la tempête Rolling Stones, aussi bien sur la scène qu'en dehors", estimait ainsi le tabloïd britannique en 2012.



Né le 2 juin 1941 à Londres, Charlie Watts est venu à la musique par le jazz. C'est son voisin Dave Green qui l'initie à 13 ans et ils formeront trente ans plus tard le quartette "The A, B, C & D of Boogie-Woogie". "Nous écoutions ensemble Duke Ellington, Chet Baker et Charlie Parker et c'était tout ce que nous rêvions de faire", racontait encore il y a dix ans cet amateur de swing au cours d'un entretien. Autodidacte en batterie, le musicien apprit à jouer à l'oreille, en regardant les joueurs dans les clubs de jazz londoniens. "Je ne suis jamais allé dans une école pour apprendre à jouer du jazz. Ce n'est pas ce que j'aime. Ce que j'aime dans le jazz, c'est l'émotion".



Tout au long de sa carrière avec les Rolling Stones, celui qui tenait ses baguettes à l'envers en frappant avec le gros bout, continue en parallèle le jazz. Il enregistre plusieurs disques sous son nom avec un quintette (Charlie Watts Quintet) puis un dixtuor (Charlie and the Tentet Watts). 

Découvrez ci-dessous la playlist  "hommage au jazz de Charlie Watts (1941 – 2021)"



Après des études d'art, il travaille comme graphiste dans une grosse agence de publicité et joue, sur cachet, avec une kyrielle de groupes de jazz à Copenhague, puis à Londres. Il finit par se laisser convaincre en 1963 de rejoindre les Rolling Stones, alors une petite formation balbutiante. Il avait depuis partagé tous les succès du groupe, parmi lesquels figurent (I Can't Get No) Satisfaction, Get Off of My Cloud ou encore Paint It, Black. En près de 60 ans de carrière, il a ainsi joué sur 30 albums des Rolling Stones et participé à toutes leurs tournées.



"Je suis béni", disait Keith Richards en évoquant son comparse. "Le premier batteur avec qui j'ai commencé il y a 40 ans est l'un des meilleurs au monde. Avec un bon batteur, on est libre de faire tout ce qu'on veut". Mais Charlie Watts a toujours affiché une modestie sans faille. Pour lui, "jouer dans un quartette de jazz intimiste et dans des stades avec les Rolling Stones n'est pas si différent". Avec le temps, il est devenu indifférent, en apparence du moins, aux perspectives de séparation du groupe. "Annoncer la tenue d'un dernier concert ne serait pas un moment particulièrement triste pour moi. Je continuerai à être ce que j'étais hier ou aujourd'hui", confiait-il en 2018 au magazine New Musical Express (NME), alors que la bande de septuagénaires préparait une nouvelle tournée. Les ultimes pages des Rolling Stones s'écriront donc sans lui, alors que réactions et les hommages des plus grands se multiplient ce mardi soir sur les réseaux sociaux depuis l'annonce de sa disparition :

 

 

 

 

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