La Sélection Bandcamp #9 Médiathèque de Tassin vendredi 9 juillet 2021 Aucun commentaire



A la veille du grand raout estival, nous vous proposons une sélection ensoleillée ....
éclectique, dépaysante et toujours gratuite !




Et on commence par une très belle "découverte", puisque le label Act met à disposition depuis peu l'intégralité de son incroyable catalogue... 

Le label indépendant de jazz allemand fondé en octobre 1992 par Siegfried Loch à Munich est considéré par les critiques comme l'un des labels qui comptent dans l'univers du jazz européen et l'un de ceux qui le caractérisent le mieux. Il a toujours réservé une place de choix à la scène jazz suédoise — avec notamment sa signature la plus connue, le Esbjörn Svensson Trio — mais il compte également dans son catalogue de nombreux artistes d'autres nationalités, à l'instar du pianiste allemand Joachim Kühn ou des français que sont Nguyên Lê et Vincent Peirani.

Siegfried Loch, le fondateur du label 

Sur le modèle C.T.I. ou “Blue Note“, ACT a une identité visuelle, un style. On reconnaît une production ACT dès la pochette. Le catalogue offre un large choix de genre. Pas grand chose à voir entre Bugge Wesseltoft et Youn Sun Nah, entre le funk de Nils Landgren et le clacissisme de Galliano.


Vingt-neuf ans plus tard, le projet démarré en 1992 est devenu une immense réussite: “De la musique pour des personnes ayant les oreilles et l’esprit ouverts” disait Loch, son créateur. Ce principe établi, il fait ses premiers pas sur le chemin qu‟il a choisi. Le début est une vraie aventure : quand on travaille avec des musiques non conventionnelles et innovantes, il y a toujours un défi à relever, sans parler du grand risque financier.


Mais lorsqu’il y a des artistes et des auditeurs qui s’ouvrent à de nouveaux sons, c’est à ce moment-là que naissent des moments magiques‟, et il y en a eu beaucoup dans les vingt ans d’histoire du label ACT, avec des musiciens tels que Nguyên Lê, Esbjörn Svensson, Nils Landgren, Michael Wollny, Viktoria Tolstoy, Lars Danielsson, Wolfgang Haffner ou encore Youn Sun Nah, qui ont inspiré et changé le monde de la musique. Vingt-neuf années de moments musicaux magiques, répartis sur plus de 500 albums. Vingt-neuf années au cours desquelles le jazz européen deviendra une force majeure du monde musical, et où le label ACT jouera un rôle important.


Toutes les références du label 


Tous les artistes du label 









Rien ne compte arrêter Gilles Peterson mais vraiment rien. Sa culture musicale éparpillée sur son émission Worldwide, son label toujours aussi riche en nouveautés qu’est Brownswood Recordings et son envie d’expérimenter de nouvelles musiques reste toujours intact. À la rentrée, il a présenté son nouveau projet du nom de STR4TA aux côtés d’un autre poids lourd du brit-funk digne des années 1980 qu’est Jean-Paul Menuick sous forme de maxi. Voici venir leur premier long-format du nom d’Aspects.



Tour à tour funk, électro, disco et acid-jazz fusion, STR4TA ira apporter sa dose de groove DIY digne des années 1980. Leur brit-funk volontairement old school fait son effet à travers des morceaux entraînants tels que le morceau-titre introductif mais également le fédérateur « Rhythm In Your Mind » et « We Like It » prouvant que le duo Peterson/Menuick s’est plutôt bien trouvé.



Évoquant tour à tour Earth, Wind & Fire sur « Give In To What’s Real » ou sur les saxophones scintillants de « Dance Desire », STR4TA a le groove dans la peau et ce n’est pas pour nous déplaire. Aspects convoquera les souvenirs enfouis de Brand New Heavies et de Buckshot Lefonque sur « After The Rain » et sur « Kinshasa FC » avant de s’achever sur des couleurs plus exotiques avec « Vision 9 » montrant un STR4TA en parfaite harmonie. Un brin de brit-funk à l’ancienne ne fait pas de mal par les temps qui courent.




Saxophoniste prometteur, Léon Phal fait partie de cette jeune génération de musiciens de jazz biberonnée aux classiques, dont il s'affranchit tout en leur rendant hommage à chaque note avec brio, qu'il s'agisse du RH Factor de Roy Hargrove ou du "Voodoo" de D'Angelo. Entouré de ses complices de toujours, sa maîtrise de l'instrument, son sens inouï de la mélodie et la délicatesse de ses compositions amplifiées par un groove dévastateur, présagent un bel avenir à ce franco-suisse originaire de Aÿ en Champagne. Une fraîcheur et un talent qui n'ont pas échappé aux festivals Nancy Jazz Pulsations et jazz à Vienne, dont il est coup sur coup le lauréat des tremplins 2019. Sacré "Révélation" par les magazines Jazz News et Jazz Magazine pour la sortie de son premier album "Canto bello", Léon Phal est à la tête d'un génial quintet dont les influences et l'imagination inspirent des improvisations remarquables. S'il flirte déjà dans la cour des grands du jazz contemporain, nul doute que son souffle, sa curiosité et son esprit libre le mèneront loin. 




Produit dans le cadre du Rézzo Focal Jazz à Vienne, publié sur le dernier né des ambitieux labels de jazz parisiens Kyudo Records, "Dust to stars" figure à merveille ce que l'on aime le plus dans cette nouvelle scène jazz : son interprétation libre et cinétique de la musique, associée à une solide base de références - acquises pour la plupart du groupe sur les bancs du Conservatoire et de la Haute Ecole de Musique de Lausanne. Un jazz dont les influences et les couleurs touchent les sensibilités musicales de chacun, en désacralisant l'accès au genre. Dans ce second opus "Dust to stars", Léon Phal explore à la tête d'un quintet formé dans la plus pure tradition hard bop (ténor, trompette, rhodes, contrebasse, batterie), l'ensemble des musiques qui ont habité ses nuits blanches entre house, drum'n'bass et afrobeat. Une véritable machine à danser dotée d'une âme. 



De ces confrontations entre acoustique et électronique, ferveur jazz et fièvre dancefloor, échappées rêveuses et beats millimétrés, résulte une salutaire symbiose entre énergie contagieuse et (aujourd'hui trop) rare élégance. Profondément humain, résolument contemporain et insolemment séducteur, ce disque est la continuité parfaite de "Canto Bello". Une production plus sophistiquée dans laquelle on retrouve la spontanéité et les fulgurances de la musique improvisée, avec un véritable son de groupe électrifié par les claviers de Gauthier Toux, enveloppé par les cuivres et la complicité de Léon Phal et Zacharie Ksyk (trompette), avec à la rythmique Arthur Alard (batterie) et Rémi Bouyssière (contrebasse). Il faut dire que Léon Phal sait s'entourer! Après un premier opus avec Julien Lourau à la direction artistique, c'est à Lausanne au Studio du Flon que le groupe a enregistré cet album, sous la houlette de l'ingénieur du son Benoît Corboz, qui accompagne Erik Truffaz depuis plusieurs années. Le processus de création a évolué - avec une double casquette de producteur et de compositeur pour Léon Phal - à l'image de ce quintet qui malgré les événements a eu le loisir de roder humblement ce répertoire sur scène et en résidence, au contact du public et en insufflant à ces nouvelles compositions l'énergie communicative propre au live. Léon Phal : la tête dans les étoiles et 'des premiers pas de géant'.



Africain, funk, sarcastique, envoûté, écolo, extatique : les adjectifs se percutent pour décrire Vaudou Game. Tous sont vrais !



Contraints au confinement, comme une bonne partie de la planète, Peter Solo et son Vaudou Game n'ont eu d'autre choix que de se retrancher en studio, des retrouvailles pour à nouveau invoquer les divinités et leurs forces spirituelles. 


Sur ce quatrième album, avec un line-up entièrement revisité, Peter Solo se sépare pour la première fois de sa garde cuivrée, laissant saxophone, trompette et trombone hors des murs pour convier un arsenal de claviers à définir avec lui ce nouveau son vaudou. Un son, comme à l'habitude, construit sur du matériel vintage et strictement analogique.







Dobet Gnahoré, star africaine originaire de Côte d'Ivoire et lauréate d'un Grammy en 2010, est connue pour ses chorégraphies à couper le souffle, sa présence scénique et ses interprétations riches en émotions.


Enregistré en Afrique durant la pandémie, "Couleur", son 6ème album est rempli de messages d'optimisme destinés aux femmes, d'espoir, de créativité et de positivité pour un avenir meilleur. Avec ce nouvel album rempli de grooves électro entraînants et de mélodies accrocheuses, l'artiste rompt avec la tradition acoustique qu'elle affectionnait jusqu'à présent et plonge dans les sons afro-pop modernes de son pays. 



Il reflète l'énergie urbaine de l'Afrique moderne et l'esprit déterminé d'une artiste indépendante qui envisage son avenir avec force et optimisme.





Le futur de la musique de la Nouvelle-Orléans s'offre une vision audacieuse de l'avenir avec un hommage au passé. Le groupe Cha Wa est de retour avec "My People", une nouvelle collection de morceaux qui puisent dans la riche et vibrante culture de la Nouvelle-Orléans. L'album mélange des sons contemporains avec la musique des défilés de rue et de la communauté du Mardi Gras Indien, qui rend hommage aux tribus amérindiennes à travers leurs musiques, leurs dialectes et leurs gardes-robes. Patchwork de sons et d'histoires, ces morceaux originaux s'inspirent des grooves de groupes funk des années 70 de la Nouvelle-Orléans comme The Meters et puisent leurs influences dans la musique de fanfare, le jazz, le R&B, le hip-hop, le rock, la soul et les arrangements d'inspiration africaine. Cha Wa s'est formé sous l'impulsion du chef d'orchestre Joe Gelini, élève du légendaire batteur Idris Muhammad. 




Leur album "Spyboy" (2018) a été nommé aux Grammy dans la catégorie "Best Regional Roots Album". Cha Wa est rapidement devenu un incontournable de la scène locale avant de jouer sa musique dans le monde entier. Avec des racines remontant au 19ème siècle, les Indiens du Mardi Gras sont souvent associés aux festivités et célébrations de renommées internationales de la Nouvelle-Orléans, mais la tradition aurait commencé comme un moyen pour la communauté afro-américaine de la ville d'exprimer sa gratitude aux amérindiens, pour avoir donné un abri au néo-orléanais fuyant l'esclavage. 


Ces dernières années la communauté indienne de la Nouvelle-Orléans était en première ligne pour les combats de la réparation des dégâts de l'ouragan Katrina et de la conduite illégale du New Orleans Police Department (NOPD) qui a conduit à l'ouverture d'enquêtes sous l'administration Obama. Regroupant des chansons traitant de la liberté, "My People" distille des générations d'influences musicales sous forme de joie pure. Avec la participation d'Alvin Youngblood Hart et Anjelika Jelly Joseph.





Dirigé par la chanteuse et percussionniste charismatique Gladys Samba, le groupe féminin les Mamans du Congo voit le jour en 2018 à Brazzaville.  Dans un projet où la danse fusionne avec les berceuses ancestrales Kongos, les cinq mamans chantent en Lari l'histoire de leur peuple ainsi que le quotidien de la femme congolaise mis en musique sur des rythmiques complexes jouées avec des fourchettes, assiettes, paniers, pilons et matériel de récupération.


Ce collectif afro-féministe rencontre en 2019 le producteur français Rrobin, spécialiste des beats hiphop et house. Beatmaker préféré de Grems, il s'intéressait déjà aux nouvelles voix urbaines africaines sur son premier album "Déluge" où le rappeur sud-africain Spoek Mathambo figurait parmis les invités. 

   

Après quelques EP tournés vers les musiques électroniques futuristes, le voici en octobre 2019 à Brazzaville aux côtés de Céline Frezza (co-directrice du label Jarring Effects, ingénieure du son et coordinatrice du fameux projet Nola is calling) pour une nouvelle aventure musicale se déroulant en République du Congo, initiée par Marie Audigier, directrice de l'institut français du Congo. À peine débarqués, ils rencontrent Maman Glad (Gladys Samba) dans son lieu culturel, Kudia, situé dans le quartier populaire de Bacongo, lieu de rendez-vous des artistes, musiciens, danseurs. Ils vont aussitôt imaginer un projet commun. Pour lier l'univers onirique des Mamans du Congo avec les textures électroniques de Rrobin, Armel Malonga, bassiste du légendaire chanteur congolais Zao, officie à la direction artistique du projet. Ce nouveau combo musical maquette en une dizaine de jours l'album, qui sera mixé et masterisé au mythique studio de Jarring Effects à Lyon, le Rumble Inn. Sur ce disque où les choeurs envoûtants revisitent la tradition de l'ancien royaume Kongo, les percussions électronisées et les sonorités grime des machines de Rrobin viennent porter les propos engagés de leur leadeuse Mama Gladys, qui alterne voix suave pour bercer et rap puissant pour conscientiser.






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